Interdiction des sachets en plastique

Le texte prévoit des peines d’emprisonnement contre les contrevenants

«Sont interdites toute production, importation, commercialisation et distribution des emballages et sachets en plastique non biodégradables sur le territoire national», peut-on lire dans l’article 5 de cette proposition de loi. Ce texte, sur lequel va se pencher la conférence des présidents des commissions parlementaires avant l’ouverture de la session d’octobre, déplore la prolifération incontrôlée des sachets en plastique, à l’origine, selon le député Oumouri Mmadi Hassani, de nombreux problèmes environnementaux. Selon lui, cette proposition permettra la normalisation et la standardisation de la production et de l’importation des sachets en plastique, mais aussi la mise sur le marché de sachets de qualité supérieure, résistants et réutilisables. Selon le parlementaire, des sanctions sont prévues pour dissuader les éventuels contrevenants.

«Est puni d’une peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de cent mille à dix millions de francs comoriens, ou de l’une de ces deux peines, quiconque produit, importe, commercialise ou distribue des emballages et sachets en plastique non biodégradables et en violation des dispositions de la présente loi. En cas de récidive, la peine est portée au double», stipule le texte qui sera examiné. Il prévoit, par ailleurs, des mesures destinées à promouvoir la gestion rationnelle des déchets en plastique solides et flexibles.

Pour justifier sa proposition de loi, Oumouri M’madi Hassani explique, que sur le plan écologique, l’encombrement des caniveaux et des égouts, par les sachets en plastique, dont le temps de présence dans la nature est de plusieurs siècles, est à l’origine, en milieu rural notamment, de la dégradation des terres de culture, de la diminution des espaces agricoles, de coefficient d’infiltration du sol ainsi que de la baisse du rendement agricole.

                                          Des vecteurs des maladies

«S’agissant des végétaux, les sachets en plastique peuvent inhiber la photosynthèse et la germination des graines impactant ainsi de manière négative la régénération des peuplements. L’action néfaste des sachets en plastique se manifeste également à l’égard des animaux, en particulier le cheptel et les mammifères marins qui meurent étouffés en essayant de les ingurgiter», ajouta-t-il.

Sur le plan sanitaire, le député d’Itsandra-Nord indique que le brûlage des sachets en plastique entraine la production de polluants organiques persistants (dioxines et furanes) qui provoquent l’irritation des yeux, des maladies cardiovasculaires et respiratoires et le cancer. A l’entendre, les sachets en plastique servent de «poches de prolifération des vecteurs des maladies, les moustiques en particulier ». «Cette solution allie souplesse et efficacité. Les sachets en plastique visés par l’interdiction étant pour l’essentiel importés, le risque de ralentissement ou d’arrêt des activités des industriels du plastique est écarté. Elle permet d’assurer un plus haut niveau de protection de l’environnement », estime-t-il.

Nazir Nazi